Tourmentée par ses démons, une jeune fille venait de décider de monter sur le toit. Elle ne se sentait pas bien et le soleil maintenant couché, elle voulait voir cette belle vue qui s’offrait à elle chaque soir au sommet de ce bâtiment qui cachait un magnifique spectacle. Pour une fois, elle avait décidé de passer la nuit en haut, certes le lit est bien plus confortable mais elle ne voulait pas retourner dans sa chambre. Voulant s’amuser à escalader, Ayubi voulut trouver un nouvel endroit pour monter mais son genou ne lui permit pas et elle dut se résigner à prendre les escaliers. L’escalade commençait à lui manquer, tout comme la gymnastique rythmique. Cet accident causé par cette fille l’avait toujours mit en rogne. Ayubi était peut-être la championne du monde dans son domaine mais le prix était conséquent à sa passion. Même blessé, elle avait décidé de concourir et ce fut la dernière fois qu’elle montait sur les tapis. Le genou amoché par le ballon, Ayubi avait forcé comme jamais dessus afin de passer première et ainsi gagner le championnat du monde de gymnastique rythmique, pour que la peste qui l’avait blessé reste en rage de la voir première même avec ce handicape. Son souhait fut exaucé mais au prix de son genou qui se remet petit à petit de ce traumatisme.
Mais un autre traumatisme encore plus terrible que celui-ci hantait Ayubi depuis toujours. C’était une grande sportive mais avec un secret des plus incroyable. Ce secret avait fait que sa mère l’avait jeté de la maison. Jamais Ayubi ne s’en remettra et jamais plus elle ne pourra revoir sa mère après cela. Beaucoup d’effort et de soutient l’avait aidé à surmonter certaine crainte mais ce secret restait toujours là.
Ayubi arriva sur le toit avec beaucoup de mal car son genou la lançait tellement elle avait courut pour rattraper son retard. Elle était essoufflée et n’en pouvait plus. Son cœur battait bien trop vite car elle sentait monter en elle l’envie de vomir. Elle se sentait de plus en plus mal alors elle décida de se retrouver seule pour qu’on ne la dérange pas. Elle ne voulait plus rien, elle ne voulait pas coucher avec quelqu’un surtout que cela faisait bien trop mal, étant donné qu’elle n’était jamais consentante. Elle ne voulait pas, elle n’en pouvait plus de savoir que sa mère lui voulait tellement de mal, que son oncle la désirait et que d’autres hommes lui voulaient du mal. Elle ne savait pas pourquoi on s’acharnait sur elle et d’un coter, ce qui lui permettait de tenir c’était de ce dire que la roue tourne et qu’un jour peut-être, ce sera à son tour d’être heureuse et aussi que de toute façon, il y avait pire qu’elle dans ce bas monde.
Trébuchant contre une marche, Ayubi se rétama sur le toit s’éraflant légèrement le bras droit qui la protégeait. Elle était perdue dans ses pensées et cela lui avait coûté encore une chute. Elle préféra en rire toute seule, ne sachant pas que quelqu’un se trouvait juste au-dessus d’elle. S’installant sur le mur qui laissait place au vide, elle croisa ses jambes et admira le soleil qui commençait à se coucher derrière l’immense ville qui se trouvait à ses pieds, dévoilant une mer, un océan des plus scintillant. Prise par une petite envie de s’amuser, Ayubi se leva sur le mur et commença tranquillement à marcher dessus, faisant des aller retour en gardant l’équilibre. Elle marchait petit à petit puis elle fit une roue simple, droite et majestueuse. Elle reprit équilibre sur ses pieds et s’amusa alors à faire une roue suivit d’une courbure de son dos pour rester en position de pond avant de lancer ses jambes vers l’arrière pour se remettre dessus. Elle continuait de plus en plus rapidement ses enchaînements aussi incroyable que stupéfiant.
Sentant son genou lui demander de s’arrêter, elle voulut s’arrêter mais ce dernier se plia et la fit basculer vers le mauvais côté du mur. Accrochant ses pieds à ce dernier, ses genoux étaient à la limite de la chute et son corps pendu dans le vide. Contractant ses muscles, elle se releva et se laissa tomber au sol, le corps allongé de tous ses membres, les bras et jambes écartés et sa poitrine se lever pour lui permettre de respirer. Son cœur battait fortement contre sa poitrine car le manque d’entraînement venait de lui faire frôler une chute de plusieurs mètres. Mais d’une envie soudaine, elle regarda le magnifique paysage qui s’offrait à elle et s’avança de plus en plus du rebord. Cette envie de se diriger vers le soleil et de laisser, telle une pierre, son corps tomber contre le sol ou s’envoler pour que tous cela se termine. Mais elle s’arrêta juste à temps pour ne pas tomber et souriant comme si elle était trop nulle. Elle sortit la photo de son père de sa poche de sa salopette en jean et repensa à ce moment. Il est vrai qu’Ayubi avait un corps de rêve mais elle était capable de tout changer pour qu’on la laisse tranquille et si elle réfléchissait bien, elle restait en vie pour son père. Il était partit bien trop vite et c’était à elle maintenant de vivre pour lui. Elle ne voulait pas le décevoir et pour cette raison, elle tenait le coup comme jamais. Elle pensait bien trop à lui pour mourir et elle recula du rebord avant qu’il ne se passe quoi que se soit. Elle s’allongea sur le toit et resta silencieuse, sentant le doux vent câliner son visage.
Ouvrant les yeux, elle remarqua un beau jeune homme non loin d’elle, habillé de noir. Prise d’une panique et d’une confiance étrange, elle se releva et le regarda. Le vent faisait onduler telles des vagues, sur le ciel illuminé par la lune. Son regard émeraude ressortait, habillé d’une chevelure châtain, glissant au son de l’air. N’osant pas lui parler, elle resta là, à attendre qu’il vienne ou parte. Elle ne savait pas quoi faire.