Le nouveau roman de l'écrivain [Pv : Mirelle]

Une nouvelle fois, Siegfried venait se rafraichir les idées en ce lieu où le vent soufflait en toute liberté. Le toit de l'institut était pour lui un endroit particulier où ses idées pouvaient voler en toute liberté sans être opprésées par les murs d'une salle. Lorsqu'il arriva en ces lieux, il n'avait donc que son matériel d'écrivain, c'était à dire un livre dont la plupart des pages étaient encore vierges, une plume ainsi qu'un bouteille d'encre. Il portait à son majeur gauche, sa bague incrusté de l'émeraude, seul pièce d'identité de sa seconde identité. Car derrière Siegfried Aeterna se cachait un écrivain de l'ombre, dont de nombreuses oeuvres parsemaient la Terre sans que quiconque ne connaisse la personne qui se cachait derrière le pseudo d'Emasi, l'Ecrivain Millésime aux Symphonies Immortelles...
Le jeune Irlandais n'avait jamais aimer les feux de la rampe de la gloire, et tout l'argent qu'il gagnait donc en écrivant ses oeuvres était en totalité conservé en banque, compte auquel il ne touchait que trés rarement...

Venu donc sur le toit, Siegfried avait en tête un nouveau projet depuis un long moment, et ce dernier avait déja ses premières pages. L'histoire suivait les périples d'un jeune homme à notre époque, à part que ce dernier n'était pas des plus ordinaires. Ses origines faisaient de lui un fils d'un de ces chevaliers du Moyen-Age, et depuis son enfance il fut donc élevé comme tel... A l'âge de dix-huit ans, il quitta sa patrie afin de trouver une quète qui le fairait passer au vrai stade de chevalier; et sa quète fut donc des plus hardues, et une année aprés son départ, Siegfried parvint finalement à une espèce de pensionnat, qui derrière ses aspects, cachait en réalité des hommes pervertis par la chair et usant de violence afin de satisfaire leurs bas instincs avec les jeunes orphelines de ce pensionnat... N'écoutant que son coeur, le jeune chevalier s'était donc fait engager comme garde afin de venir en aide à ces pensionnaires brutalisées...

Dans l'histoire où il en était, le jeune chevalier était actuellement en discussion avec une jeune pensionnaire aveugle rencontré dans le parc de l'orphelinat... Se posant sur le mur du toit, Siegfried sortit donc son livre, sa plume et sa bouteille d'encre; avant de se plonger dans son roman en espérant bien avancer aujourd'hui...

Mirelle n'arrivait pas à dormir. Comme un chat, elle aimait vivre la nuit. Pourquoi n'était-elle pas sortie en boîte ? Car elle n'aimait pas laisser ses lingots d'or trop longtemps seuls... Malgré le coffre-fort inviolable qu'elle avait payé une petite fortune (à contrecoeur évidemment). Mirelle enfila son short court de couleur noir, son haut bleu foncé, sa veste de cuir, banda ses mains avec ses gants et chaussa ses rollers. La nuit, il n'y avait pas grand-monde à dépouiller, surtout à l'académie. Par contre, il deviait y avoir d'intéressants clichés à prendre, comme celui de la piscine...

Elle prit son carnet, son crayon et son minuscule appareil photo, puis elle partit en roulant dans les couloirs, dans un silence étonnant et avec un déhanchement qui l'amusait plutôt qu'autre chose. Elle chercha un moment son chemin et finit par grimper jusqu'au toit, discrètement. Elle n'avait pas encore espionné cette partie de l'académie, il était temps de voir ce qu'il s'y passait la nuit... Mais elle fut vite déçue.

Assis sur le toit, un jeune garçon semblait sur le point d'écrire quelque chose. Il paraissait frêle et rêveur, avec des traits nobles, de courts cheveux sombres. Elle ne pouvait pas voir ses yeux, car il lui tournait le dos. Il semblait mystérieux, à venir écrire ici en pleine nuit... Un journal intime ? Une lettre à un amour interdit ? Intéressant ! Autant essayer d'en savoir plus...

Mirelle s'approcha en douceur, se laissant glisser jusqu'à lui pour s'asseoir avec beaucoup moins de discrétion, les pieds balants dans le vide. Elle posa son regard sur le jeune garçon et lui sourit, ses yeux brillants de curiosité.

- Bonsoir jeune homme !

Elle pencha la tête pour essayer de voir ce qu'il écrivait...

Siegfried soupira longuement... Le jeune homme avait toute la nuit pour réfléchir à son oeuvre, et il espérait qu'il ne serait nullement dérangé, car si quiconque devait venir ici; il se verrait alors dans l'obligation de cacher son calpin... Bien qu'il y avait peu de chances qu'on découvre que ce soit lui Emasi, il préférait prendre toute ses précautions. Aprés tout, pourquoi un tel écrivain serait-il dans un tel lycée; surtout que personne ne savait rien d'autre sur Emasi que son pseudonyme; Siegfried avait bien fait attention ne ne ajamis parler de cette facede derrière laquelle il se cachait, et nul ne devait donc pouvoir soupconner qu'Emasi était en réalité un lycéen...

Il regardait donc la lune, et écoutait ce vent d'on il tirait tant d'inspiration... puis l'idée vint alors... Et la plume commenca à glisser sur le papier, racontant comment le jeune chevalier discutait avec la pensionnaire aveugle, comment il l'avait guidé durant le trajet du parc au pensionnat; mais aussi le combat que le jeune homme avait disputé face à trois gardes, faisant couler le sang de personnes qui ne le méritaient plus dans leur veines...

Puis la plume se détacha soudainement du calpin, quelque chose n'allait plus dans l'atmosphère du toit. Il y avait un élément qui ne collait plus avec l'ambiance de quand Siegfried avait entamé les lignes de l'histoire... Puis Siegfried, qui était perdu dans son monde depuis que la plume avait touché le papier, détourna son regard sur le coté, apercevant un visage penché sur le sien, une lueur brillante dans le regard...
Par instinct, Siegfried bascula en arrière en faisant couler de l'encre sur sa chemise blanche; posant une main au sol durant sa chute, il parvint à récupérer son équilibre et à se remettre debout aprés une figure aprisse durant son entraînement d'arts martiaux... Il regarda sa chemise couverte d'encre, puis reporta son regard sur la jeune fille qui venait d'arriver, avant d'observer que son livre n'avait rien en le rangeant dans une poche de son jean...
Puis il reporta à nouveau son regard sur le jeune demoiselle...

Bonsoir demoiselle...

La réaction du jeune homme fit rire Mirelle aux éclats. A peine avait-elle salué qu'il sursautait violemment, renversant de l'encre sur sa belle chemise blanche. Il se hâta de ranger tout ce qu'il faisait mais Mirelle nota avec quelle adresse il avait récupéré son équilibre. Il avait les réflexes des gens qui pratiquaient les arts-martiaux... De plus en plus intéressant !

Mirelle détacha ses rollers et les posa à côté d'elle. Elle devait tout de même faire preuve de prudence. Des rollers sur un toit, c'était tout de même un peu dangereux. La jeune fille se releva et s'approcha du jeune garçon, visiblement amusée par la situation. Elle aurait pu l'aider à nettoyer sa chemise mais elle n'avait pas vraiment envie de salir son mouchoir pour ça... Le laver lui prendrait du temps et il n'avait qu'à être plus prudent lorsqu'il s'isolait !

- Ah, je m'appelle Mirelle Niwa ! Enchantée !

C'était une phrase de courtoisie, cela dit il fallait bien commencer quelque part avant de questionner quelqu'un. Si elle était trop directe, il se braquerait certainement. A voir sa tête et à sa manière de s'isoler pour écrire, il devait s'agir d'un garçon de la classe 2. Encore...

*Cette école est remplie d'intellos, ça m'énerve...*

Mirelle avait à peine eu le temps de voir ce que le jeune homme écrivain, mais à première vue ça ressemblait à une histoire, donc à un roman. Un roman... Mirelle ne lisait pas, ou presque jamais. Pour quoi aurait-elle lu ? Elle préférait largement aller faire une partie de pocker et rentabiliser ses gains ! Ou boire une bière en charmante compagnie... Mais elle préférait se faire inviter alors elle ne le proposerait pas. Mirelle s'approcha malgré tout et posa un doigt sur l'encre fraîche qui couvrait la chemise de l'inconnu. Elle leva les yeux et lui sourit, moqueuse.

- Vous êtes bien nerveux ! De quoi avez-vous peur ? De moi ?

Elle s'abstint de se décrire comme innocente et innofensive. Elle eut un petit rire et baissa les yeux un instant pour voir où il avait rangé son "oeuvre".

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